Et si on faisait la Varces Vars
5 - 6 – 7 et 8 septembre 2016
Ils sont six, fin 2015, à parler de ce périple que trois ont déjà fait en 2014. Et pourquoi pas le faire l’année prochaine ?
Jean-Louis est le seul à ne pas avoir répondu présent en 2014 et cela le démange depuis. Aussi il saute sur l’occasion pour encourager ses copains à lancer le projet pour 2016. Malheureusement une chute en cette fin 2015 le cloue sur un lit d’hôpital, le rêve est-il terminé avant d’avoir commencé ?
Michel et Piero sont motivés et prévoient déjà les étapes et les endroits de repos. Louis est plus réservé, car des petits soucis de santé le perturbent. L’autre Michel, lui est partant et confiant. Joseph, lui, se propose instantanément en pilote de voiture suiveuse. Jean-Louis se dit qu’il n’y arrivera jamais vu son état, mais les autres savent se montrer optimistes.
Une première réunion de préparation en mai, les étapes et hébergements sont décidés : Varces-St Disdier en Dévoluy, St Disdier en Dévoluy-Le Lauzet Ubaye et le Lauzet Ubaye-Vars. La date de départ est fixée au 5 septembre à sept heures. La logistique (2 voitures suiveuses), les coûts (hébergements et restauration), le matériel (5 vélos), les accompagnatrices (Eveline, Arlette, Sylvie) et un chauffeur-mécanicien-entraîneur-conseiller-soigneur-escort boy (Joseph).
Une deuxième réunion fin août permet de consolider et vérifier le projet : tout est bien pensé, ficelé, réservé, estimé et yaka, yapluka !!
Les hésitants, Louis et Jean-Louis sont rassurés sur leur santé, peut-être pas la condition physique optimum, mais Michel et Piero sont convaincants : en cas de problèmes ou de difficultés, quelles qu’elles soient, il y aura deux voitures suiveuses.
Lundi 5 septembre : Varces - St Disdier en Dévoluy
Il fait beau et frais. Ça commence dur avec la montée sur Monteynard. Les Corniches du Drac, la Mure, St Pierre de Méaroz, tout va bien, nous avons la banane et nous sommes contents d’être là. La montée sur Saint Sébastien va faire un peu mal, mais la pensée du casse-croûte nous pousse. Le pique-nique organisé par les dames est le bienvenu surtout que Joseph a apporté un bon vin rouge. Tout le monde est satisfait de cette première halte.
Et c’est reparti, route sur St Disdier via Cordéac. Le chemin parait long, mais nous arrivons guillerets au Gîte de St Disdier. Nous sommes bien reçus, très chaleureusement par Josiane qui remercie vivement Michel de leurs différents échanges de préparation. L’hébergement est confortable et le repas copieux et réparateur. Nous avons pris beaucoup de précautions pour qu’une glissade en sortie de douche ne se répète pas. D’ailleurs sur la porte de la douche, il y a une plaque : «douche St Joseph».
Mardi 6 septembre
St Disdier en Dévoluy - Le Lauzet Ubaye
Beau temps. Bonne humeur. Batteries rechargées.
Ce n’est pas une crevaison du matin qui va gâcher ce début de journée, n’est-ce-pas Louis ?
Nous voilà partis à l’assaut du col du Noyer. C’est un plaisir d’escalader ce col avec des marmottes comme spectatrices. Elles sifflent en voyant passer Michel, elles l’ont reconnu !!
En haut du col, il y a beaucoup de vent et il fait frais. Chacun a sa photo devant le panneau, preuve du passage pour obtenir la médaille. Joseph a la banane : il n’a jamais monté le col aussi vite et en quatrième !!!
Puis descente sur St Bonnet en Champsaur ; Michel se régale et déboule les kilomètres à toute allure, comme en montée, il ne freine pas !
Cap sur le deuxième col de la journée, col de Manse. Après le Noyer, c’est de la rigolade ; Michel pense déjà à la descente à venir, Louis a le sourire, Piero songe au bon casse-croûte qui l’attend à Chorges, Michel (l’autre) sifflote et Jean-Louis est trop content de sa condition.
Michel, après une descente d’enfer sur la Bâtie-Neuve, pris dans son élan arrive le premier à Chorges où nous attendent nos chères compagnes avec le ravito. Après le café sans pousse-café, il faut s’élancer sur la RN94 en direction de Savines-le-Lac : c’est le plus désagréable du périple avec cette satanée circulation où les véhicules roulent vite.
A Savines, Louis décide de breaker et monte dans la voiture du manager Joseph. Les autres continuent, sous une chaleur accablante. «Putain de montée !» Sur Le Sauze-du-Lac. Ouf ! Un bistrot et une fontaine, Michel court vers la font…, non, vers la terrasse du bar. Une bonne pression bien fraîche le calme, car cette pente surchauffée l’a énervé.
En fin d’après-midi, l’hôtel du Lauzet Ubaye est l’oasis de nos cyclos.
Piero infatigable fait le tour du village avec Arlette, pendant que les autres de délassent sous une tonnelle bien fraîche avec une bière à la main, fraîche aussi !!
Mercredi 7 septembre
Le Lauzet Ubaye - Vars-
Une bonne nuit réparatrice et voilà nos lascars prêts à se lancer vers le col qui fait peur. Toujours en forme et de bonne humeur ils préparent leurs montures. Mais, voilà-t’y-pas (comme disent les gens du coin) que Piero constate une crevaison (lente certes, mais réelle). Tout en réparant, nos soupçons se portent sur Arlette !!... Cela fait la deuxième crevaison (de nuit), et, c’est la dernière à avoir approché les vélos !! ???
Nous voilà partis! Mais un vent de face nous gêne, il en faut plus pour contrarier nos bonhommes. A Barcelonnette, Piero regrette que les Debrucq ne soient pas là pour un bon café. A Jausiers, Jean-Louis commence à se demander ce qui l’attend car Michel, Piero et Louis parlent du col de Vars depuis longtemps en disant «c’est dur ! dur !» Joseph, quant à lui, il en fait encore des cauchemars. Seul l’autre Michel semble serein et impassible «on verra bien !» Huit kilomètres dont quatre à dix pourcent. Là c’est chacun pour soi et Dieu pour tous. Louis cède, petit Michel monte avec légèreté, Piero tranquille pédale souplement, Michel râle et s’accroche, Jean-Louis monte à son train super décontracté. A un kilomètre, regroupement général ; on est là pour être ensemble et c’est ensemble que nous franchirons ce satané col, n’est-ce-pas les gars !!?
Alors surtout ne vous arrêtez jamais au snack-bar du col de Vars. Ce sont des fous furieux qui gèrent et servent. Notre bouillonnant Michel a bien failli leur faire avaler leurs sandwiches. Mieux vaut descendre directement sur Vars-Sainte-Marie, où vous serez accueillis comme des rois et coucounés.
Quel accueil mes amis ! Cette auberge familiale est confortable, agréable, un vrai paradis. Louis a fêté son anniversaire le soir-même et a reçu un cadeau des patrons. Bon anniversaire Louis !! Et merci pour le champagne !
Jeudi 8 septembre
Retour sur Varces
Un petit déjeuner fourni est servi. Les conversations vont bon train. Pas de vélo aujourd’hui !
Il y aura deux équipes pour le retour en voiture : Arlette, Piero, Joseph et Louis dans une voiture, Eveline, Sylvie, les deux Michel et Jean-Louis dans l’autre.
C’est le grand chambardement. Il faut charger vélos et bagages ; bien arrimer tout çà.
Puis vient le moment émouvant des adieux avec nos chaleureux «aubergistes».
Nous voilà rassemblés et prêts à partir avec un petit pincement, car nous avons partagé de bons moments d’amitié et de rigolade malgré les efforts physiques. Tout le monde est ravi et satisfait de ce séjour sportif et convivial.
Jean-Louis est super content et enchanté d’avoir fait ce périple mais surtout de l’avoir réussi physiquement.
Piero se demande s’il le refera une troisième fois.
Michel a trouvé ça dur mais à refaire : il se met à la diète en rentrant.
Louis en a bavé un peu mais il voulait fêter son anniversaire à l’air pur.
Michel, le cycliste affuté, a perdu quelques grammes et doit mettre un tendeur en guise de ceinture à son pantalon.
Eveline, Arlette et Sylvie nous ont supportés moralement, et nous ont permis de ne pas se tracasser pour l’intendance, de jour comme de nuit. Merci de leur bonne humeur, de leur compréhension, de leur patience (et il en faut avec cette équipe de lascars !!), de leur gentillesse et de leur dévouement.
On se quitte et rendez-vous est pris pour la suite des sorties-vélo à Varces.
Je tiens à remercier mes compagnons de voyage, car, sans leur insistance, je ne me serais pas lancé dans ce périple. Ma confiance en eux a payé, parce que c’est avec beaucoup de joie, plaisir et amour du vélo, que j’ai réalisé une superbe aventure cycliste, sportive et humaine.
Merci les gars !!
Jean-Louis