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18 Sep

journal de bord villard de lans nice vtt bul

Publié par cyclorandonneurvarçois  - Catégories :  #VTT

J1 mer14 sept 2011 de Villard de Lans à Corrençon  

 Topo et trace gps  

 

Départ Villard  place du village , emmenés par Orlane en voiture. 01-villard-nice 7549

Notre choix sur le portage de l’essentiel :

Régis a tout sur le dos (8/9 kg) dans un sac avec des bretelles un peu petites , l’eau est sur le VTT deux fois un litre. un sur la fourche avant qu’il a eu à moitié prix  (Cannondale ) et un autre sur le cadre carbone (renforcé par du chatterton..)

J’ai mis un porte bagages pour les gros bagages/poids et un petit sac pour le dos.

 

19h arrêt après 1h30’  vers le golf de Correncon la pénombre est la, et nous avons la chance de trouver un coin plat, Régis sort la tente (poids 2KG), il ne veut pas être dans un sac à la belle étoile, risque de se retrouver nez à nez avec limace ou avec moins agréable, scorpion..

C’est le silence dans la foret , c’est un peu couvert pas d’étoile,

 une soupe et quelques grignotages.(saucissons, pains,..).

1H30 +350.m /-000.m  10.km

 

                Arnaud

 


 

 

J2 Jeu 15 sept 2011  de Corrençon à Marignac en diois 

 topo et trace gps 

 

Tourte ; La Chapelle en Vercors, Vassieux et plus loin..

Je donne le top réveil à 7h ce sera ainsi pendant toute notre périple commun, pas mal de brume, des tronçonneuses en bruit de fond,  le soleil arrive avec nous sur la plaine d’Herbouilly, belles photos aux couleurs chaudes, l’herbe est bien humide, la rosée comme prévu, ai pris des sacs poubelles pour les pieds mais laissons tomber la protection.

Premier arrêt à La Chapelle pour achat : pain normal et pains au chocolat, surprise pour Régis qui pensait que j’étais plus rustre/autonome. Un petit plaisir fait du bien et puis le petit déjeuner a été  léger pour moi. Je ne suis pas non plus ‘carte bleue’ (expression Régis balade carte bleue) mais pour une autonomie raisonnable : préfère la nuit dans sur-sac voir sous la toile que dans un gîte surchauffé et qui rappelle trop le bien être..

Commençons à trouver des repères/fléchage du raid des chemins du soleil de juin dernier sur le parcours, en récupérons pas mal (pour Vincent aussi ), quelques tours de roues dans le sable, surprenant et pas trop dans les souvenirs juin dernier de Régis (passer trop vite !!!), Arrivons à Vassieux pour le premier pique nique vers 13h. Nous avons décidé de faire, pendant cette ‘bonne’ pause midi,  notre repas principal , séchage des affaires (tente, vêtements,), lavage des parties principales chacun son choix… et aussi une petite sieste…

Vassieux, direction col de  la Chau, chemin et route forestière, un peu de poussage et la fin beau spot sur le pays Diois ; et début des bonnes senteurs du sud, les pins. Puis c’est la descente, premier virage un peu serré pour moi, Régis file, passage dans pierriers, puis « single» super sympa. Il faut cependant un peu de concentration, ne pas chuter. Un arrêt, reprise de force, Régis me sermonne, "n’ai pas peur de dire que tu veux t’arrêter pour grignoter, moi je ne mange pas trop". Cet arrêt se fait près d’un reste de raid valençois, un fémur attaché sur une pancarte signalant virage dangereux. La nuit nous rattrape dans cette descente.. Nous nous arrêtons dans un prés en surplomb d’une petite route et d’un petit hameau. Ce n’est pas si mal. Le ciel est dégagé ce soir donc c’est la télé first star (étoiles) le Repas frugal,  pas de bête à l’horizon, pas de bruit de loup…un chien au loin, pas de limace. Régis attache les vélos

 8h 13h00  +995/-1160.m   

15h 18h45  +490/-790.m   

 total journée 57km  +1485m/-1950m 

 

                                                Arnaud 

  


 

 

J3 Ven 16 sept 2011 de MARIGNAC EN DIOIS à LUC en DIOIS  

 topo et trace gps 

 

Lever sympa pas froid, nous gagnons  Die  par un bon détour (surprise à Régis ou le petit plus!!) avons le droit à de beaux singles en descente, Regis rêve d’une biche, nous la croisons. Elle est en tong avec de long cheveux blonds. Elle promène son chien. Il ne pensait pas à ce type de biche. Fin de cette première descente en souriant suite à cette rencontre.

Arrêt sur la place du village pour les pains au chocolat, Regis pris en flagrant délit à la sortie de la boulangerie. Prenons quelques nouvelles sur la météo, des orages sont prévus sur le nord Drome,  nous serons à l’abri... Remontons sur la selle pour quelques km globalement sur route, l’arrêt se fait au pas de la roche, au bord d’un torrent et près d’une école d’escalade avant l’abbaye de Valcroissant. Nous quittons la route pour le col  de l’abbaye mais ne pouvons voir l'abbaye cachée par les pins. Nous nous dirigeons vers Laval d’Aix puis St Roman ; Chatillon en Diois. Nous sommes dans les vignes et c’est les vendanges. A Galant, je suis un peu en extase devant des tomates et des aubergines bien luisantes, un habitant nous offre du raisin bien goûteux, cela fait du bien au cœur..

Nous avons encore de la route à faire, longue montée tranquille pas d’excès physique. Nous arrivons à un spot génial, petite vire avec câble, passage dans un chat, des photos…du plaisir. Puis de nouveau une longue traversée vers le col de Pinet. Une pause pour prendre quelques calories Régis pas si bien, mal au ventre….. Arrêt dans la descente comme hier…LES orages sont au nord. Nous voyons les éclairs…Croisons les doigts…Me lève dans la nuit, Régis aussi mal au ventre plus fort,.

 

 8h00 à 12h  +735/-860.m (avec variante à Régis) 

14h20 à 20h +1215./-935 .mm    

total journée 60.km +1950/-1795m 

                                            Arnaud 

 


 

J4 Sam 17 sept 2011 de Luc en Diois à Montmorin       

  

Les chasseurs arrivent tôt , pendant notre petit déjeuner, puis une meute de chiens en laisse, un gars pour une dizaine de chiens. Qui maîtrise ?  Nous découvrons que nos vélos auraient pu disparaître dans la nuit, la clef est restée sur le cadenas.

Descente vers Luc en Diois, arrêt boulangerie et huit à huit, pour le ravitaillement de Régis. Nous rencontrons deux loustics qui disent arriver de Vassieux, sont-ils de vrais randonneurs, des joueurs de cartes bleu..(j’aime bien cette image) ?  Pas vraiment à pieds, ils font du stop ici.

Nous passons par le Saut de la Drome, beau détour dans les rochers éboulés un peu de poussette et plus. Des photos, Regis lève son vélo comme un guerrier. Puis nous filons vers Beaumont en diois et son célèbre étang avec son verrou rocheux. Nous arrêtons en plein milieu d’une longue montée pour la pause déjeuner. Le Petit champ est pentu nous restons sur le bord en compagnie d’une mante religieuse. Le soleil frappe, nous ne ferons pas de sieste. Nous repartons doucement vers Charens, le ciel se couvre il fait lourd. Régis toujours pas au top. Nous contournons Valdrome en passant par une route qui monte au col de Rossas.

Nous atterrissons à Bruis, le ciel est très très gris. Il n’est pas trop tard mais cela menace. Nous aurons peut être le pluie ce soir. Nous gagnons Montmorin par la route et nous  arrêtons à la sortie du village. Pas trop près du petit torrent, il risque de nous engloutir (expérience Régis avec les orages on ne sait jamais ce qui peut arriver , je suis bien d’accord) Nous sommes dans un champ au bord d'une petite route, va-t-on se faire vider par le propriétaire au plus fort de l’orage ?

Nous sommes dans un cirque un trou pour le tel portable pas possible de donner info sur situation et avancement périple. Ce sera demain. Comme tous les soirs précédents, nous mettons la couverture de survie pour protéger le dessous de la tente. Quelle mauvaise idée, avec l’orage mon couchage est vite mouillé. La couverture de survie n’est pas assez sous la tente et l’eau passe au dessus d’elle  Quelle nuit la pluie, les malaises de Régis, la fraîcheur du duvet., inoubliable..

 

8h30 12h30  +730 / -560.m    14h30 18h                 +815. / -890. 

total journée 53.km

 

                            Arnaud 

 


 

J5_dim 18 sept 2011 de Montmorin à Serres

     

 Après cette nuit nous ne sommes pas très vaillants, le ciel est couvert il pleut par intermittence, nous retardons le départ, ce sera le dernier train à Serre pour moi, il n’y a pas de soucis pour l’instant, cela se découvre vers 8H30, nous embarquons tout, Régis se cramponne (histoire de crampes d’estomac) nous montons au col des Tourettes. Le paysage aurait pu être plaisant à voir. La pluie reprend, au col je pensais trouver un refuge... déception, c’est une maison habitée, nous passons nos appels téléphoniques, et descendons vers Serre  par la route pas de plaisir. Mais bonne surprise pour Régis la pharmacie est ouverte, il peut prendre des médicaments autorisés, nous passons au bar pour nous sécher un peu, puis direction la gare  avec objectif retour maison pour moi et possible détour vers Gap chez un copain pour se requinquer un peu et décider de la suite pour Régis.

Le gardien me propose de gagner Aspre sur Buech, à 12.km  pour avoir un train plus tôt, j’abandonne Régis dans la gare et reprend la route nationale.

A cette gare un autre vététiste me rejoint et me donne les dernières nouvelles de Régis, pas de moyen pour gagner Gap, il est à Serre au camping …Je n’ai d’autres nouvelles jusqu'à nos retrouvailles, une semaine plus tard après un long détour par la Chine

 9h 10h30 + 45’    +300 / - 450..m    total journée  25.km

                                                   

                                                        Arnaud

 

Toujours J5

Me voilà seul, dans la gare avec mon estomac en vrac, petit moral, continuer ou abandonner ? Le rapatriement chez des amis à Gap est impossible depuis Serres car il se fait en bus. Imaginer mon vtt dans la soute du bus ne calme pas mes crampes d’estomac. Je décide donc d’aller au camping et d’attendre l’effet du medoc. Il est 12h00.

Nettoyage des vêtements, et du vélo. Il pleut toujours. Lecture et sommeil rythmeront mon après-midi. Le soir j’arrive à manger un peu. Je m’endors avec mes vêtements de vélo non secs sur moi pour  qu’ils sèchent dans la nuit. C’est drôle de devoir transformer les 37°C de son corps en sèche linge !!!

 

                                                           Régis 


 

 

 

J6 -  Lun 19 sept 2011 de SERRES à ANTONAVE

 topo et trace gps 

 

 

Réveil à 8h00 !!Et oui Arnaud n’est plus là pour me secouer tôt le matin !! Le medoc fait effet, je n’ai plus de crampes ni de brûlures, mais l’estomac refuse de manger à ma faim. J’ai le sentiment que les 4 jours à manger des repas déshydratés sont la cause de mes soucis. Le temps est menaçant sans pluie, il fait frais, et il y a du mistral. Météo idéale pour moi. Je décide de rejoindre les chemins du soleil par la route (20km) jusqu’à Orpierre. Dés que je quitte le goudron çà monte. Ces deux derniers jours c’est Arnaud qui m’imposait le rythme dans le D+, là je suis seul, je sens que je flemme un peu !!Sur les chemins, le sol est glissant mais pas trop, juste ce qu’il faut pour rendre le pilotage plus joueur, plus rigolo. Je retrouve le sourire. Je contourne la montagne de Chabre en restant à 1000m 1200m durant 25km, col de Lavavour, col de St Jean s’y succèdent. 13h10 pause du midi dans le lavoir du hameau La Bégüe, très courte car avec le vent je ne peux pas faire sécher la tente. A peine reparti juste après Ballon la pluie commence a tomber, le gros nuage noir qui arrive m’indique qu’il va y avoir misère longtemps. Je monte la tente sans la chambre je m’y abrite avec le vtt et je…… dors !!

1h de pluie + 1h d’attente pour que chemin et tente sèchent un peu, et c’est reparti pour une petite descente roulante juste après le col de la croisette, la boue est collante mais çà va. Je passe devant la chapelle des pénitents en ruine avec son cimetière abandonné avant d'arriver sur Baret le bas. 17h15, je sais pas quoi faire il est trop tôt pour planter la tente et  devant moi c’est 10km et 800m de D+. Aller j’y vais çà devrait être roulant !!!

Un passage a gué avec chaussures dans la main pour commencer, une montée de moins en moins roulante, je pousse avant le col de Blauri, une descente à pied car trop de boue puis çà remonte, 15min de portage plus tard je suis au sommet du pic de St Cyr avec un mistral de côté de fou. La vue est hallucinante, d’un côté le soleil couchant de l’autre dans le vide la vallée Nord de Sisteron. J’ai mis 2h pour faire les 10km !! La descente est un mono chemin en crête avec une falaise sur la droite où le vent me pousse, je suis obligé de marcher car avec les rafales mon vtt est incontrôlable et il y a le vide sur ma droite. A trois reprises j’ai été obligé de me coucher au sol car les rafales me poussent et soulèvent même mon vélo. Je ne frime pas  Il est 19h30, j’ai mis 20 min pour faire 2km de descente  et rejoindre la lisière du bois où je peux enfin enfourcher mon vtt, je sors la lampe frontale et attaque la descente en mono chemin dans les buis, puis je plonge tout droit sur les gorges de la méouge  et son pont romain, toujours en mono chemin avec épingles. Même si il fait presque nuit, j’ai le sourire….que du bonheur. 20h30, il fait nuit, je trouve enfin un endroit sans vent et plat juste avant Antonave au point 44.27246 - 5.80077, j’y plante la tente complètement vidé. La bonne nouvelle c’est que je n’ai plus du tout mal a l’estomac.

68km / 6h30 / 10.5km/h  / D+2431m /  D-2670m

 

 


 

J7 Mar 20 sept 2011 ANTONAVE à DIGNE LES BAINS

  topo et trace gps

 

Je n’ai pas pu franchement dormir, car le mistral n’a pas arrêté, mais bon j’ai faim et ça passe sans faire de nœud dans le ventre.  8h40 je suis sur le vélo, jusqu’à Sisteron c’est plutôt plat et goudronisé, pour une fois c’est pas pour me déplaire car je commence à avoir sérieusement mal aux cuisses, le réveil musculaire est de plus en plus long et de plus en plus douloureux !! Le ciel est bleu, le mistral ne souffle plus, je devine au sud, de la neige sur les plus hauts sommets. Je passe Sisteron, et je retrouve les circuits balisés qu’on a fait avec le club il y a 3 ans. 12h44, arrêt à Volonne, où je peux me laver aux sanitaires des terrains de tennis et manger sur une table, qui se transformera en lit, le temps d’une sieste très profonde d’une heure (le temps que la tente sèche !!). 14h30 c’est reparti, il fait beau et pas trop chaud, c’est toujours du roulant, montées par des grandes pistes, et descentes idem. C’est vraiment la journée transitoire entre les montagnes de Provence et celles des Alpes. J’arrive à Digne les Bains par un grand parc très fréquenté, genre île d’amour de chez nous. Je cherche un vélociste pour trouver une pompe hp pour ma fourche qui est fatiguée. 1h30 pour comprendre que le vélociste avait déménagé et est à 6km en dehors de la ville. Impossible de trouver une personne compétente pour m’expliquer où est ce vélociste. La circulation est dense, bruyante, et mal odorante, je trouve la ville salle pour une ville thermale. Enfin mon vélociste qui est dans une zone commerciale a côté du Mc Do !!! Je craque se sera mon souper !!

Je sors de Digne les Bains et tombe sur un camping qui m’ouvre les bras !  De toute  façon, demain il me faudra retourner à Digne pour faire des courses car entre Digne les Bains et Castellane, c’est 120km sans commerce (même pas une boulangerie). Et ce camping est la promesse d’une vraie bonne nuit que je n’ai pas eue depuis 2 jours.

80km / 5h30 / 14,4km/h / D+1500m / D-1600m

 

                                              Régis 

 

 


J8 Mercredi 21 Septembre de DIGNE LES BAINS à TARTONNE

  topo et trace gps 

 

J’ai enfin pu dormir longtemps et très profondément, à presque ne pas vouloir sortir du duvet, en plus il fait très froid. Violence donc pour me bouger. Je fais mes courses et c’est à 9h15 que je commence ma journée de vélo. Je traverse le domaine de la cure thermale,  et première montée dans les pins en mono chemin que je passe sur le vélo. Cela débouche sur le pas d’entrages (1213m) où le soleil me réchauffe enfin. Petite descente pour traverser Entrages au kilomètre 15 à 1000m d’altitude. Le panorama de l’après midi sera fait de petites montagnes russes en roche noire à une altitude moyenne de 1000m. Avec à l’horizon très loin et très haut le massif des écrins. A Draix, comme à chaque jour, le dilemme de savoir quand s’arrêter ? Il est 15h00, je suis plus qu’entamé physiquement, mais que faire si je m’arrête maintenant ? Je commence donc le col de la cine qui culmine à 1500m soit 600m de D+ sur une piste forestière. Avec sur ma gauche l’imposante montagne de Tournon. Dans les montées, je suis souvent accompagné par des mouches, l’une d’entre elle, se cogne  conte mon front puis certainement a moitié assommée, se loge dans mon oreille. En est-elle ressortie ou pas ? Je pense que non. Et dans ce cas, seul comment l’extraire. Bref la montée sera source d’inquiétude. Arrivé au col, je rencontre deux montagnards, je demande à l’un d’entre eux de regarder dans mon oreille. Tout en me dévisageant un peu bizarrement, il me dit qu’il ne voit rien. !! Moi-même je m’interroge sur mon intégrité ? Suis-je si cramé que çà ? 16h40 : la descente sur la clue de la peine, sera du grand bonheur et me fera oublier la mouche !!! 17h45, 3km après Tartonne, je trouve un petit endroit protégé par une digue, plat avec de l’herbe et un banc, un torrent juste a côté et une vue magnifique sur la montagne de tournon. Ce paradis à un nom, car je suis au  puit salé de Tartonne. J’y monte ma tente et je mange, et en mastiquant j’entends un bizzzzz bizzzzz dans mon oreille!!  Premier sentiment, c’est que je n’étais pas fou, il y a bien une mouche dans mon oreille, le sentiment second fut une détresse pleine de solitude car comment m’en sortir sans aide. Après de veines tentatives à pencher la tête tout en mastiquant et me tapant dessus pour aider cette invitée a sortir d’elle-même, le problème reste entier ! L’aspirer avec un tube de camelbak serait bien si j’en avais un. Injecter de l’eau, peut-être que cela ferait l’effet inverse ? Comment faire ? Dans ma trousse à pharma je sors ma pince à épiler, et courage à une main j’y vais !! Et là un effet de soulagement et de peine à la fois, soulagement car la mouche, prisonnière de ma pince à épiler, était sortie de mon oreille. De la peine car aux premiers coups d’ailes, elle s’est envolée sans son abdomen resté écrasé dans ma pince à épiler ! Pour le reste,  à part le magnifique soleil couchant sur la montagne, se sera cauchemardesque,  un patou gardien d’un troupeau de mouton situé a 800m de moi, ne fera qu’aboyer toute la nuit, inquiété peut-être par ma présence ?

55km / 5h50 /  9.6km/h / D+2026m /  D-1761m. Lieu de couchage 44.064/6.403


J9 Jeu 22 sept de TARTONNE à CASTELLANE

  topo et trace gps

 

Froid le matin, 8h00, je déguerpie sans manger, tellement le patou me rend fou. Le goudron du col du Defens, n’est pas pour me déplaire. Les premieres pédalées sont de plus en plus douloureuses. Au col de Seoune le soleil me réchauffe, puis un secteur reposant en mono chemin après la batie et jusqu’à Thoranne où a ma grande surprise il y a un petit restaurant, c’est le premier commerce que je vois depuis 1 jour et demi soit 100km !!  Il est 11h00, je craque !! Salade, steak frite et…..crème brûlée. Presque un repas de noël pour moi !! Le plus dur de la journée est juste devant moi, car se sera le sommet de la Plane dans le massif de la montagne de Maurel. Le début sur piste forestière est encourageant, la dernière partie où il n’y a plus d’arbre se fera en poussage portage. C’est complètement cramé que j’arrive à son sommet à 1740m. Petit film panoramique pour le plaisir !! La descente sera un concentré de bonheur de 12km et 800m de D-.  Tout en mono chemin, physique au début, puis de plus en plus roulant, entrecoupé d’épingles qui passent sans poser pied au sol, se terminant en balcon dans une magnifique pinède.  C’est avec la banane jusqu’aux oreilles que j’arrive à  St André les Alpes vers 15h00, fatigué mais heureux.

Toujours le dilemme du raisonnable qui dirait de s’arrêter là, et de l’envie d’aller plus loin pour découvrir une énième descente !! Je continue donc, pour rejoindre Castellane par un balcon mono chemin montant où complètement sec je fais beaucoup de poussage, mais la vue sur le lac de Castillon y est grandiose. Je me sens minable dans les deux derniers petits Cols de la Beaumé et de Cheiron, à force de me sentir loché, je crois que le suis réellement cette fois !! J’arrive à 18h00 à Castellane avec 68km, 6h37, 10,2km/h  2103m de D+ et 2236m de D-. Ce soir, se sera donc camping, synonyme d’eau en abondance où rien que la douche chaude est un grand luxe.

 

                                    Régis 

 

 


 

J10 Vend 23 sept CASTELLANE – ROQUESTERON

 topo et trace gps

 

7h20, froid, ciel bleu, je quitte Castellane par du plat jusqu’à la Garde soit 5km, ce qui rend mon réveil musculaire plus agréable. Pour rejoindre le col de St Barnabé, je me retrouve sur le terrible GR4 plein de cailloux soit presque 6km de poussage que je vais faire en 1h15 !!! Poussage, cela veut dire qu’indéniablement  tous les trois pas, dès que je me colle au vélo, je reçois des coups de pédale sur le  mollet et genou. Pourquoi se coller au vélo ? Parce que le sentier est trop étroit et qu’il n’y a pas de place pour le vélo et le bonhomme, et surtout plus je m’éloigne du vélo plus le poids du sac à dos me pèse. A quand les pédales rétractables ?!! Mon moral est tellement bas que je voudrais plier mon vtt pour le mettre dans mon sac à dos est devenir un piéton et non plus ce vététiste qui marche !! Au col de St Barnabé je retrouve du goudron pour aller jusqu’au stade des neiges de Vauplane à 1500m. Un super senior vétéran retraité me double avec un vélo de ville !!! Suis-je si amoché que çà ?

Je me retrouve dans un décor de montagne pur, ce qui veut dire que même la descente n’est pas praticable en vtt, et donc poussage, coups de pédale !! 12h15 j’arrive à la Sagne mon compteur me fait peur, 26km en 5h00 avec mes temps d’arrêts de plus en plus nombreux compris  heureusement que le soleil est là et que le panorama est beau. Par la suite se sera successions de montées que je vais passer rarement en vélo, et de descentes sur les freins pour ménager mon dos qui hurle. J’arrive à Collongue vers 16h00, 60km au compteur. Je ne sais pas pourquoi mais je continue en décidant de couper par du goudron, honte à moi, mais pour l’instant j’ai vraiment le sentiment d’avoir fait que de la marche du genre le passage de la fourragère que je n’ai pas fait durant mon armée, je ressens donc, le besoin de pédaler pour récupérer de ce mal aux jambes !! 10km de goudron où je retrouve le goût, je reprends le chemin du soleil par une piste forestière bien large que je passe sur le vtt, j’y croise des 4x4 de chasseur semant du maïs avec une machine posée sur l’arrière de l’engin, afin d’appâter le gibier pour demain samedi. Je décide donc d’aller jusqu’à Roquesteron pour trouver le camping « les fines roches », je suis tellement fatigué que je ne veux pas ajouter du stress à cause des chasseurs dés 6h00 du matin. Le camping est plein de mobil homes maisons secondaires de Niçois, les pins sentent bon la pinède, la température est douce je suis à 300m d’altitude, je sens la méditerranée proche. Demain je vois la mer, le but est presque atteint, partir de la montagne pour retrouver cette mer du sud en passant que par des chemins. Le soir j’ai mal de partout, en faisant le point je comprends pourquoi : 83km, 8h05 de roulage (poussage!!) soit 10,3 de moyenne/ temps d’arrêts+roulage 10h10/      2441m de D+ et 2921m de D-.  

 

 


J11 Sam 24 sept ROQUESTERON – NICE

 topo et trace gps 

 

7h15, le ciel est voilé, il fait doux. Aujourd’hui il faut profiter. Profiter, tout en me préparant à retrouver mon quotidien. Un sentiment bizarre, entre la joie de retrouver ma famille et la tristesse de quitter dame nature, avec qui il m'a fallut composer. Car, on y est bien petit, lorsqu’on n’a pas de pétrole, et qu’on doit porter son eau et sa nourriture nécessaire à ses besoins, avec comme abri une simple tente. Tout le monde devrait vivre en autonomie totale au moins une semaine pour comprendre ce qu’est la nature, car lorsqu’on doit se déplacer, et porter sur son dos sa survie, sans voiture et sans téléphone, on devient moins fier !!!

La journée commence par une montée sur piste forestière plutôt roulante, pour rejoindre le canal de Végay. Grande déception car le canal n’est pas à ciel ouvert, il est souterrain dans une conduite, par contre comme tout canal il m’offre 10 km de plat. Je le quitte pour 30min de portage pour passer des crêtes puis une descente physique et raide par endroit. 10h30, j’arrive à Bouyon, magnifique petit village en hauteur. Je me précipite dans l’épicerie car je n’avais plus rien du tout en nourriture !! Montée sur Bézaudin par du goudron, puis piste forestière pour contourner la montagne d’Anou. J’attaque la descente sur St Jeannet, qui est très physique, ma fourche de 100mm ne fait pas le poids, je passe tout sur les freins, mon dos souffre !! Je suis déçu, je ne vois même pas la méditerranée a cause d’un voile nuageux, un brouillard chaud en quelque sorte !!! Après St Jeannet, je trouve encore des portions de chemins, mais bon, il faut admettre que la mégapole Niçoise est déjà là. La trace théorique du GPS m’embarque au nord de Colomars nécropole de Nice, crématorium. Drôle d’ambiance, de plus des panneaux insistants de « propriété privée » me fond faire demi tour. Mon plan de repli, sera de longer la berge non goudronnée  du Var durant 15km, que je dévale à 27, 30km/h. Puis virage plein « est » pour rejoindre la promenade des anglais. Et là, je me retrouve dans un flot de cyclistes, roller, piétons. Je roule à 5 km/h. HEUREUX, mon projet est fini. J’aurai voulu me baigner, mais ma serviette depuis le début étant un morceau de tissu en soie de 40cm x 40cm, j’ai l’impression que je ne pourrai pas me réchauffer en sortant de l’eau. Il est 16h20. Une grande pause sur la plage de galet (très bon pour masser mon dos !!!). Et puis un peu perdu, je prends la direction de la gare, je sors ma carte bleue pour payer le billet de train. Dans ce geste, j’ai plus l’impression de payer un retour simple vers la société de consommation, plutôt qu’un titre de transport !!!!

83km / 6h29 / 12,7km/h / D+1504m / D-1791m

 

                        Régis 

 

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